Escroquerie portant sur du numéraire - Aveux - Prévenu - Faire passer pour un chef d’entreprise (oui) - Déterminant la victime pour des manœuvre frauduleuse (oui) - Escroquerie la fortune de celle-ci (oui) - Coupable (oui) - Application de la loi pénale.
RESUMÉ
Dès lors qu’il ressort des aveux du prévenu qu’il s’était fait passer pour un chef d’entreprise ayant la possibilité de faire entrer des personnes à la police nationale déterminant ainsi la victime par ses manœuvres frauduleuses à lui remettre divers montants, il a par ce moyen escroqué tout ou une partie de la fortune de cette dernière. En conséquence, il convient de le déclarer coupable des faits d’escroquerie portant sur du numéraire et lui faire application de la loi pénale.
Vu les pièces du dossier ;
Ouï le prévenu en ses moyens de défense ;
Ouï le Ministère Public en ses réquisitions ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Suivant ordonnance de renvoi en police correctionnelle de Monsieur le Juge d'Instruction du 27 juin 2019 PREGNON Pregnon Thomas a été attrait par devant le Tribunal correctionnel de ce siège, sous la prévention d’escroquerie portant sur du numéraire à Bouaké courant année 2017 ;
Faits prévus et punis par les articles 403 et 420 du Code Pénal ;
FAITS ET PROCEDURE
Il ressort des faits que suivant une plainte du sieur DJIBI Okaman Boris, le commissariat de police du 1er arrondissement de Gagnoa procédait à une enquête et interpelait PREGNON Pregnon Thomas pour escroquerie portant sur la somme de trois millions deux cent vingt mille (3.220.000) francs ;
Attendu qu'au soutien de sa plainte, DJIBI Okaman Boris expliquait que courant le mois de décembre 2017, il s'était inscrit à Qnet à Bouaké et que voulant faire adhérer les membres de sa famille, il s'était attaché les services de PREGNON Prégnon Thomas dit « le bourgeois », son devancier dans le réseau ;
Que l'ayant motivé d'intégrer ses frères et sœurs au réseau pour accroître ses gains, PREGNON Prégnon lui conseillait, de faire croire à son père qu'il était un chef d'entreprise qui avait la possibilité de l'intégrer ainsi que ses frères à la police nationale ;
Que convaincu, le père du plaignant avait expédié la somme d'un million quatre centre mille (1.400.000) francs le 29 mars 2018 ; que ce montant avait effectivement servi à payer les frais d'adhésion de ses frères Alfred et Antoine qui l'ont rejoint par la suite à Bouaké ; Mais qu'à son insu, le nommé PREGNON Prégnon Thomas continuait d'appeler son père pour Iui soutirer des sommes d'argent qui cumulaient à un total de trois millions deux cent vingt mille (3.220.000) francs, afin de faire avancer, selon ses dires, les dossiers d'intégration à la police et d'y inclure celui de sa sœur cadette ;
Qu'entendu par les officiers enquêteurs, PREGNON Prégnon Thomas reconnaissait les faits d'escroquerie à lui reprochés ;
Qu'il avouât s'être fait passer pour un chef d'entreprise ayant la possibilité de faire entrer des personnes à la police nationale ; qu’il ajoutait avoir reçu le père OKAMAN à Bouaké en présence de ses enfants avant que celui-ci ne fasse plusieurs dépôts d'argent sur les comptes adossés aux différents numéros mobiles qu'il lui indiquait, sans en informer le plaignant ;
Qu'il faisait savoir enfin, qu'il avait fait tirer de faux documents comportant le logo de la police qu'il avait fait signer à sa victime ;
Déféré au parquet, une information judiciaire était ouverte contre lui pour escroquerie portant sur des numéraires ;
Inculpé desdits faits et interrogé par le Magistrat instructeur, il déclarait reconnaître les faits ;
Interrogé au fond, PREGNON Prégnon Thomas maintenait ses aveux ;
Le plaignant DJIBI Okaman Boris reprenaient ses déclarations précédentes ;
Renvoyée en police correctionnelle et interrogée à la barre du Tribunal, il ne variait pas non plus dans ses déclarations ;
Le Ministère Public requérait pour sa part qu’il plaise au tribunal déclarer PREGNON Prégnon Thomas coupable des faits d’escroquerie portant sur du numéraire qui lui sont reprochés et en répression, le condamner à dix (10) mois d’emprisonnement ferme et trois cent mille (300.000) francs d’amende ;
DES MOTIFS
EN LA FORME
Qu’il sied de statuer par décision contradictoire ;
Au fond
Qu'il ressort de ses propres aveux qu'il s'était fait passer pour un chef d'entreprise ayant la possibilité de faire entrer des personnes à la police nationale ;
Que pour convaincre sa victime il lui a présenté des documents portant le logo de la police nationale ;
Que ces faits constituent des manœuvres frauduleuses qui ont déterminées sa victime à lui remettre divers montants ;
Qu’il a par ce moyen escroqué tout ou partie de la fortune de cette dernière ;
Qu’il convient en conséquence de le déclarer coupable des faits mis à sa charge et lui faire application de la loi pénale.
SUR LES DEPENS
Qu’il y a lieu de la condamner aux dépens ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement, en matière correctionnelle et en premier ressort ;
Déclare PREGNON Prégnon Thomas coupable des faits d’escroquerie portant sur du numéraire ;
Lui accorde le bénéfice de circonstances atténuantes ;
En répression, le condamne à six (06) mois d’emprisonnement et à trois cent mille (100.000) FCFA d’amende ;
La condamne en outre aux dépens ;
Fixe la contrainte par corps au minimum ;
Ainsi fait, jugé et prononcé publiquement les jour, mois et an que dessus.
Et ont signé le Président et le Greffier.
PRESIDENT : Mme KOUASSI AYA NADEGE